ESP au chômage : la réglementation évolue
Par Smail Mayouf
Le 09/01/2022
Par Smail Mayouf
Le 09/01/2022
La décision BSERR n°221-036 du 20 décembre 2021 (publié le 30/12/2021) vient approuver le guide GCE 2021-01 rev. 0 (version du 3/12/2021) concernant les dispositions techniques à mettre en œuvre pour la mise en chômage d’un équipement sous pression soumis au suivi en service.
Un équipement est considéré au « chômage » lorsque l’exploitant s’assure que l’équipement ne peut pas être exploité et remis en service (par exemple : par consignation de l’équipement, déconnection physique des circuits, ou autre moyen).
Nota : les équipements qui n’ont pas encore été mis en service ne peuvent pas être mis en chômage
Ce nouveau guide APITI définit de nouvelles dispositions à mettre en oeuvre pour la mise en chômage des installations suivantes :
Nota : pour les ESP nucléaires, l'autorité administrative compétente peut fixer des dispositions dans la mise au chômage de l'installation plus strictes
Depuis la publication de ce guide, pour mettre une installation ou un équipement sous pression au chômage il faut prendre en considération deux principaux points de modification : les modes de conservation et le processus de mise au chômage et de remise en service de l'ESP.
Nota : la période de chômage et les conditions de conservation d’un équipement, de ses accessoires sous pression et de sécurité sont tracées dans le dossier d’exploitation.
Les conditions de conservation sont désormais mises en place dans la démarche de mise en chômage et doivent permettre de maitriser les éléments suivants :
Nota : une pression de conservation en gaz ne doit jamais dépasser la pression PS et ne pas dépasser 0,5 bar pour un gaz de conservation du groupe 1 et 4 bars pour un gaz de conservation du groupe 2.
Les modes de conservation sont les suivants :
Le guide définit un nouveau processus pour la mise au chômage et la remise en service d'un équipement.
Chaque action du processus doit être consignée dans le dossier d'exploitation.
En fonction du mode de conservation qu’il souhaite mettre en œuvre, l’exploitant doit réaliser préalablement à la mise au chômage, une identification des modes de dégradation (déjà identifiés en exploitation ou de possibles nouveaux) qui peuvent affecter l’équipement (et ses éventuels accessoires) pendant cette période de chômage. Cette étape permettra de maintenir l'équipement en bon état durant sa période de chômage.
Ces modes de dégradation se basent notamment sur le couple matériau/fluide, le mode de conservation, les possibles sollicitations externes, les REX, etc.
Après avoir identifié les modes de dégradation de l'équipement pendant sa période de chômage, il convient de mettre en place des dispositions pour les supprimer.
Attention, certains modes de dégradation ne peuvent pas être supprimés, il convient donc de mettre en place des modalités appropriées de surveillance pour maitriser et minimiser les effets de ses dégradations pendant la période de chômage.
Nota : pour les ESP suivis sans plan d'inspection, l'exploitant désigne une personne compétente (ayant connaissance des modes de conservation et de dégradation) pour définir le type de conservation, l'analyse des modes de dégradation et la rédaction des documents.
Pour les ESP suivis par plan d'inspection, ces dispositions doivent être prises en considération lors de la rédaction de celui-ci et si ce n'est pas le cas, il convient de réviser le plan d'inspection ou appliquer les dispositions des ESP suivis sans plan d'inspection
À partir de la date de mise en chômage de l'ESP, il convient de réaliser les dispositions précédemment définies dans les étapes 1 et 2 (plan d'inspection ou document de suivi de mise au chômage).
Ce suivi des dispositions est réalisé par une personne désignée par l'exploitant et porte généralement (non exhaustif) sur les points suivants :
Ce suivi consigné dans le registre peut faire l’objet de rapports (en fonction des installations et des décisions préalables), archivés dans ce cas dans le dossier d’exploitation de l’équipement.
Afin de remettre en service l'équipement, l'ESP fait l'objet (par une personne désignée par l'exploitant ou un inspecteur SIR ou encore la personne habilitée CTP pour les systèmes frigorifiques) :
Après ces interventions, il existe 2 possibilités :
Il est possible et toléré d’interrompre la conservation lors d’un transport éventuel, de travaux de maintenance, de modification ou de réparation rendant impossible le maintien de la conservation.
Cette période d’interruption de la conservation doit :
La période d’interruption est prise en compte dans le calcul des échéances (IP et RP).
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